Société

Mike Jocktane au cœur d’une tempête médiatique après avoir réclamé des véhicules pour les pasteurs

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Ce qui devait être une convention de fin d’année placée sous le signe de l’édification spirituelle a viré au scandale public. L’évêque Mike Jocktane, leader de l’église « Christ Révélé aux Nations », fait face à une violente levée de boucliers sur les réseaux sociaux. En cause : une sortie jugée indécente où il fustige les petites offrandes et exhorte les fidèles à offrir des voitures de luxe à leurs pasteurs.

C’est une séquence vidéo qui tourne en boucle sur la toile gabonaise et qui a transformé la communion fraternelle en tribunal populaire numérique. Réunis à Libreville pour leur convention annuelle, les fidèles de Christ Révélé aux Nations s’attendaient à définir des résolutions spirituelles pour l’avenir. Ils ont finalement assisté à un prêche aux allures de revendication matérielle qui a mis le feu aux poudres.

« Ce n’est pas honorable qu’un pasteur prenne le taxi »

Micro en main, Mike Jocktane n’y est pas allé de main morte pour dénoncer ce qu’il qualifie d’avarice chez ses brebis. L’évêque s’est d’abord indigné contre ceux qui donnent des pièces de monnaie : « Il y a certaines personnes qui mettent 50 francs dans l’enveloppe… Des pères de familles, puisqu’ils savent que personne ne verra ».

Mais c’est la suite de son propos qui a véritablement choqué l’opinion. L’homme d’église a établi un lien direct entre le confort matériel des fidèles et celui du clergé, exigeant une mise à niveau du train de vie pastoral : « Tu ne peux pas avoir cinq véhicules dans ton parking et puis ton pasteur est à pied, il prend le taxi au bord de la route. Ce n’est pas honorable », a-t-il martelé.

Tollé général : entre colère et moqueries

La réaction des internautes a été immédiate et virulente. Accusé d’encourager une « escroquerie à ciel ouvert », Mike Jocktane cristallise les critiques sur la dérive matérialiste de certaines institutions religieuses. Les figures du web gabonais se sont emparées de l’affaire. L’influenceuse Chycy Choco a remis en cause la sincérité du parcours de l’évêque, évoquant des témoignages d’anciens fidèles « égarés ». D’autres, comme Darlaine Nzenguet, estiment que ces propos valident le combat de l’activiste « Chocolat des filles » contre les abus pastoraux : « C’est quel Évangile ça ? », s’interroge-t-elle. Sur un ton plus politique et moqueur, certains internautes comme Gilderick Obissa ont même regretté la récente libération de l’homme politique, glissant ironiquement qu’il aurait mieux valu qu’il reste « au frais ».

Le débat sur le « Gospel Business » relancé

Au-delà de la personne de Mike Jocktane, cet épisode rouvre la plaie béante de la marchandisation de la foi au Gabon. Pour de nombreux observateurs, l’Église, censée être un refuge moral et spirituel, ressemble de plus en plus à une entreprise commerciale où la bénédiction s’achète. Dîmes exorbitantes, offrandes « spéciales », frais d’inscription pour des prières de guérison : les dérives se multiplient. Le luxe affiché par certains leaders religieux contraste violemment avec la précarité de leurs fidèles, créant un sentiment de malaise grandissant.

Cette nouvelle polémique vient fragiliser un peu plus le lien de confiance entre les populations et les institutions religieuses, laissant planer le spectre d’une foi dévoyée par l’amour de l’argent et du pouvoir. Pour beaucoup, la lumière censée guider le monde semble, ces derniers jours, bien obscurcie par l’éclat des carrosseries réclamées en chaire.

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