Musique
Pour la chanteuse gospel Samira Adzabe, l’artiste gabonais ne vit toujours pas de son art
L’absence des droits d’auteur et droits voisins placent les artistes gabonais dans des conditions de précarité sans précédent. Une situation entretenue également par les promoteurs d’événements qui ne les traitent pas à leur juste valeur. C’est ce qu’a déploré la chanteuse gospel Samira Blessing Adzabe ce 9 février. Elle s’est par ailleurs réjoui de l’adoption du projet de loi portant sur le statut de l’artiste gabonais et de l’acteur culturel en conseil des ministres au cours d’un entretien sur la Matinale de Medias241.
Invitée sur le plateau de l’émission télévisée web hier, la chanteuse gospel Samira Adzabe a laissé croire que l’artiste est le parent pauvre de la société. Elle a mis en évidence les principales causes qui mettent l’artiste gabonais dans des conditions difficiles. Il s’agit de l’absence d’un statut et du droit d’auteur et droits voisins dont l’objectif est d’encourager la création en garantissant aux artistes la possibilité de rendre leur activité économique viable voire profitable. A cela s’ajoute que la non prise en compte de l’artiste en qualité de professionnel.
“Au Gabon, l’artiste ne vit pas de son art comme en France ou aux États-Unis où la musique est une industrie“, a regretté la chanteuse. Une situation qui profite beaucoup aux promoteurs des spectacles qui préfèrent offrir des traitements dispendieux aux artistes étrangers au mépris des gabonais. Toutefois, la chantre a soutenu que dans ce cas de figure le manque de spectacles contraints le plus souvent les artistes qui en font un métier à part entière de se rabaisser à accepter les montants dérisoires au regard des charges familiales qui leur incombent.
Samira Blessing Adzabe croit fermement que si l’artiste gabonais était considéré à sa juste valeur, il participerait à résorber le chômage dans le pays à travers la création des emplois. “Je connais un artiste qui avec ses revenus a créé dans son pays une chaine de restaurant pleins d’autres affaires parce qu’ils ont les droits d’auteurs“, a indiqué la chantre.
Au terme de cet entretien l’artiste gospel a salué l’adoption du projet de loi portant statut de l’artiste et l’acteur culturel en République gabonaise en Conseil des ministres. Une avancée significative qui lui permet de garder espoir.