International
Tensions Bénin-Gabon : l’influenceur Alain Kenneth entendu puis relâché
Alain Kenneth, l’un des influenceurs les plus suivis du Bénin, a été convoqué ce vendredi 27 septembre par le Centre national d’investigation numérique (CNIN) de son pays, à la suite de propos jugés outrageants contre les autorités gabonaises.
L’intéressé a lui-même annoncé la nouvelle dans une vidéo postée sur Facebook, affirmant : « J’ai été convoqué par le CNIN… Si vous voyez cette vidéo, c’est que je suis déjà en route pour répondre. Un vrai homme ne fuit pas ses responsabilités. Si je dois être enfermé pour qu’il y ait la paix entre les deux pays, qu’il en soit ainsi… ». Quelques heures plus tard, il rassurait ses abonnés par un message laconique : « Libéré sur convocation. Tout va bien ».
Une réaction judiciaire annoncée
Cette affaire survient dans un contexte tendu entre Libreville et Cotonou. La veille, le ministre gabonais des Affaires étrangères, Michel Régis Onanga Ndiaye, avait convoqué le consul honoraire du Bénin à Libreville pour lui exprimer l’indignation du gouvernement face à une série de propos jugés outrageants à l’encontre du président Brice Clotaire Oligui Nguema et de son épouse. Le ministre avait clairement indiqué attendre « des mesures fortes » de la part des autorités béninoises.
Du côté de Cotonou, le gouvernement béninois a également réagi avec fermeté. Dans un communiqué, il a annoncé que des poursuites judiciaires seraient engagées contre les activistes béninois à l’origine de ces propos, en vertu du Code du numérique. Une manière d’afficher sa volonté de calmer la crise et de réaffirmer son engagement à préserver les relations avec le Gabon.
Au cœur de cette controverse, un direct diffusé sur TikTok par Alain Kenneth et d’autres activistes. Ces derniers y avaient multiplié les insultes et moqueries à l’encontre du couple présidentiel gabonais, allant jusqu’à diffuser des images dégradantes du court séjour de Brice Clotaire Oligui Nguema à Lambaréné. Une sortie qui a immédiatement suscité une vive réaction du côté gabonais, tant parmi les autorités que dans l’opinion publique.
Une crise qui appelle à l’apaisement
Si Alain Kenneth a finalement regagné son domicile après son audition, sa convocation apparaît comme un signal envoyé par Cotonou à Libreville. Elle pourrait constituer une première étape vers l’apaisement, dans une crise qui met à l’épreuve les relations traditionnellement cordiales entre les deux pays. Reste à savoir si cette mesure suffira à dissiper les tensions et à tourner la page de cet incident diplomatique.