Emma’a revient sur ses difficultés avec l’école

Tout réussit à Emma’a en ce moment. Son album est un succès, ses singles cartonnent, et elle rayonne d’une énergie joyeuse et solaire. Mais si la chanteuse de 22 ans traverse aujourd’hui une période florissante, son parcours a pourtant été semé d’embûches. Dans une vidéo partagée ce mardi 13 mai, elle est revenue sans fard sur son passé, évoquant notamment sa déscolarisation précoce à sa propre demande, faute de moyens et de soutien.

Emma’a, autrice-compositrice à la voix singulière, s’est imposée dans le paysage musical africain. Lauréate du prix de la meilleure artiste d’Afrique centrale au Primud à Abidjan, elle fait partie des révélations de ces dernières années. Pourtant, derrière les strass et les projecteurs, se cache une jeune femme qui a dû affronter très tôt la dure réalité de la vie. Alors que d’autres enfants prenaient chaque matin le chemin de l’école, Emma’a enchaînait les petits boulots pour survivre.

Son parcours scolaire a été marqué par des difficultés financières récurrentes. Élève au collège Mabignate, elle demande à être transférée dans un établissement plus proche de son domicile, pour éviter les frais de transport. « Donc je suis allée apprendre au CSPAO. J’avais demandé à ce qu’on m’inscrive là-bas parce que c’était juste à côté de chez moi. Contrairement au collège Mabignate où je devais prendre un taxi et on n’avait pas l’argent », raconte-t-elle.

Mais concilier ses études et son travail s’avère trop compliqué. Emma’a décide alors de quitter l’école. « Je travaillais en même temps, j’étais nounou. Je gardais deux enfants de mon quartier. Je devais les déposer à l’école le matin, les récupérer à midi, les faire manger, puis les ramener l’après-midi. À un moment, j’ai compris que la vie est un choix. Donc j’ai arrêté l’école pour travailler », confie-t-elle dans cette même vidéo.

Ce n’est que des années plus tard qu’elle décide de reprendre les cours. Aujourd’hui, cela ne fait que deux ans qu’elle est titulaire d’un baccalauréat, obtenu au lycée privé Awassi. Avant cela, elle a passé plusieurs années à la maison, sans scolarité. « Je voulais passer l’examen en candidate libre, mais on m’a proposé de faire une année complète. Je l’ai fait parce que je voulais juste le diplôme. Les longues études, ce n’est pas mon objectif », explique-t-elle.

Son témoignage, sincère et touchant, illustre la résilience d’une génération confrontée aux obstacles socio-économiques, mais qui refuse de renoncer à ses rêves. Emma’a n’a peut-être pas eu un parcours académique classique, mais elle a su transformer chaque épreuve en tremplin artistique.

Et le public ne s’y trompe pas. À travers ses chansons et ses prises de parole, elle incarne une jeunesse combative, lucide et inspirante. Un parcours hors norme qui, loin de l’avoir freinée, l’a forgée.