Société
Gabon : Un lanceur d’alerte incarcéré après avoir dénoncé une panne de courant au CHUL

Le lanceur d’alerte gabonais Novelas Overmax a été incarcéré après avoir dénoncé sur les réseaux sociaux une coupure d’électricité prolongée au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL). Son arrestation suscite une vague de réactions alors que le pays fait face à des défaillances récurrentes de son réseau électrique.
Une arrestation après une dénonciation en ligne
Dans une publication lundi dernier, Novelas Overmax annonçait être « recherché ». Ce jeudi 6 février, plusieurs proches confirment qu’il a été placé sous mandat de dépôt pour avoir relayé des images des urgences du CHUL plongées dans l’obscurité lors d’une panne de courant survenue dimanche soir à Libreville.
Selon plusieurs activistes et médias locaux, la diffusion de ces images aurait conduit à son incarcération dès mercredi soir, suivie de son transfert à la prison centrale de Libreville.
Un hôpital dément les accusations
Le vice-président de l’Assemblée nationale, Geoffroy Foumboula Libeka, indique que les poursuites engagées contre l’activiste font suite à une plainte déposée par le CHUL. L’établissement hospitalier lui reproche d’avoir affirmé à tort qu’il « ne disposait pas de groupes électrogènes opérationnels » et que la vie des patients sous oxygène était en danger.
La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), déjà fragilisée par des dettes et des infrastructures vieillissantes, est régulièrement critiquée pour les coupures incessantes qui affectent le pays. Face à l’exaspération populaire, une manifestation prévue samedi à Libreville a été interdite par les autorités.
Des doutes autour d’une prétendue libération
Dans la foulée de son arrestation, une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre Novelas Overmax s’excusant auprès du président de la transition et de la SEEG, laissant croire à une possible libération. Mais sa mère a rapidement démenti ces rumeurs, affirmant s’être rendue à la prison centrale de Libreville pour lui apporter des produits de première nécessité. Depuis, les appels à sa libération se multiplient.
En plus des coupures à répétition, la SEEG a été impliquée dans plusieurs scandales, notamment un trafic de faux compteurs et des détournements de recettes. En septembre dernier, le chef de l’État avait dénoncé un « système mafieux » au sein de l’entreprise, pointant du doigt l’inefficacité de certains agents.
L’affaire Novelas Overmax intervient donc dans un climat de tensions, où l’accès à l’électricité reste un enjeu majeur pour les Gabonais.

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