Découverte
Parfait Assa, un artiste émergent à suivre

Dans le paysage musical gabonais en pleine effervescence, un nom commence à se frayer un chemin singulier : Parfait Assa. Depuis son modeste logement, à la fois salon, cuisine et studio, ce jeune artiste autodidacte compose, écrit et enregistre des morceaux qui captivent un public de plus en plus large. Son univers, profondément personnel, mêle douleur intime et réflexions sociales dans un écrin de sonorités hybrides.
Chanteur, danseur, mais aussi conteur moderne, Parfait a été plongé très tôt dans la musique grâce à l’influence de ses parents. D’abord passionné de danse, il découvre l’écriture comme exutoire émotionnel. Dans chacun de ses textes, il pose les mots justes sur les blessures, les espérances et les contradictions d’une jeunesse en quête de repères. Sa signature sonore : des mélodies aux tonalités “joyeusement dépressives”, à mi-chemin entre variété moderne et profondeur traditionnelle.
C’est en 2021 que son nom commence à circuler, grâce à une chanson-hommage interprétée lors du mariage d’un proche. Le morceau, sincère et habité, attire l’attention et ouvre la voie à une carrière solo. Il multiplie alors les collaborations avec des figures confirmées de la scène locale, telles que Laurianne Ekondo, Hermy Mabila, Romaric et Macy Ilema. « Ce moment de partage et de création a renforcé ma conviction sur la puissance de la musique comme outil de transmission culturelle », confie-t-il.
Poussé par cette passion, Parfait fonde le groupe Akeng Ekang, une formation qui se donne pour mission de valoriser les musiques et danses traditionnelles gabonaises, tout en y insufflant une dose de modernité. Cette démarche lui vaut l’estime de l’icône Princesse 12. Séduite par sa sensibilité artistique, elle voit en lui un talent brut, capable de transcender les codes classiques pour inventer un langage nouveau. Une collaboration naît, scellant une reconnaissance affective et artistique.
Dans ses chansons, Parfait livre une vision lucide de la jeunesse gabonaise : entre envies d’ailleurs et attachement aux racines, entre chaos intime et sagesse ancestrale. Il le dit lui-même : il veut transmettre « l’amour, la sagesse et des expériences de la vie quotidienne, avec l’âme de la tradition et le cœur tourné vers l’avenir ».
Parfait Assa ne cherche pas à plaire à tout prix. Il s’impose doucement, avec pudeur, comme une voix différente et essentielle. Un poète torturé, un passeur d’émotions, un artisan du lien entre passé et futur. La scène gabonaise compte désormais avec lui. Et ce n’est sans doute que le début.

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