Affaire Eboloko : Shan’L appelle à l’apaisement et souhaite collaborer avec le collectif des féministes du Gabon

Au lendemain du communiqué du collectif des féministes du Gabon annonçant une plainte contre le rappeur Eboloko, la chanteuse Shan’L est sortie de son silence. Dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux depuis le 7 novembre, l’artiste s’est dite surprise par l’existence de ce collectif, tout en appelant à la fin des poursuites judiciaires contre le jeune rappeur. Elle a également exprimé le souhait de mettre sa notoriété au service de la lutte contre les violences faites aux femmes aux côtés de ce mouvement.

À Libreville, l’affaire continue de faire grand bruit. Tout est parti d’une mise en scène controversée : Eboloko aurait simulé des violences conjugales dans le cadre de la promotion de son nouveau single, suscitant une vague d’indignation. En réaction, le collectif des féministes du Gabon a déposé une plainte auprès du procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville.

Mais cette démarche n’a pas fait l’unanimité. Sur TikTok, Shan’L a publiquement appelé le collectif à reconsidérer sa position. « Je suis calme, je veux juste rentrer en contact avec le collectif. J’ai des choses à leur soumettre. Je ne savais pas qu’elles existaient, je ne savais pas ! », a déclaré la chanteuse, affichant son étonnement et sa volonté de dialogue.

En pleine promotion de son nouveau titre Mytho, l’artiste gabonaise, suivie par des millions d’abonnés, est revenue sur son propre vécu de femme battue. Son témoignage émouvant, déjà connu du public, a une nouvelle fois mis en lumière la réalité des violences conjugales. Shan’L souhaite désormais collaborer avec le collectif pour sensibiliser et encourager les victimes à briser le silence. « Vraiment, ce solide collectif, contactez-moi. On va se concentrer et encourager celles qui subissent ce genre de choses à parler, à dévoiler, parce que ce n’est pas facile », a-t-elle plaidé.

Originaire du Haut-Ogooué, Shan’L a aussi déploré le manque de solidarité entre femmes lorsqu’elle-même avait porté plainte pour violences conjugales. « Ce qui est choquant, c’est qu’on te dise : “Es-tu vraiment sûre de n’avoir rien fait pour l’énerver ?”. On essaie de te culpabiliser, et souvent, ce sont des femmes. La plupart du temps, ce sont des femmes », a-t-elle regretté.

Entre appel à la sororité et volonté d’apaisement, Shan’L tente ainsi de transformer la polémique en une opportunité de sensibilisation et d’union autour d’une cause qu’elle connaît intimement.