Société
Déguerpissements à Libreville : Aicha Wannel fustige la mise en scène de la solidarité

À Libreville, la situation des sinistrés de la Plaine-Oréty, déguerpis sans relogement derrière l’Assemblée nationale, continue de susciter indignation et mobilisation. Tandis qu’une chaîne de solidarité s’est spontanément mise en place ces dernières semaines, certaines pratiques alimentent la polémique. C’est le cas des vidéos diffusées par des influenceuses, venues distribuer des dons tout en filmant leurs actions pour les réseaux sociaux.
Ce dimanche 15 juin, la chanteuse Aicha Wannel a publié une courte vidéo dans laquelle elle critique sévèrement ces comportements. Visiblement en colère, elle a dénoncé ce qu’elle considère comme une instrumentalisation de la misère.
« Les gens sont dans la douleur, mais les bordelles de Libreville là, les filles qui aiment filmer tout ce qui se passe… », lâche-t-elle dans une séquence très partagée sur les réseaux.
Depuis la démolition des habitations par le génie militaire, les gravats sont encore sur place et plusieurs familles dorment à même le sol. Une situation qui a ému l’opinion, poussant certains citoyens à se rendre sur place pour aider. Mais pour Aicha Wannel, les gestes de solidarité ne justifient pas l’exposition médiatique des victimes. « Un moment donné, respectez aussi un peu la dignité des gens. C’est filmer pour avoir des vues, des followers, des likes sur TikTok… Quelqu’un a payé un petit pack d’eau à 2800 francs, et c’est pour filmer ça en disant qu’elle a fait un geste », déplore-t-elle.
La chanteuse conclut sur une note plus grave : « Vous pensez que ces gens-là ont besoin de ça ? Les gens qui sont à la belle étoile ont besoin de se reloger. C’est de ça qu’il s’agit. »
Cette sortie relance le débat sur la frontière entre entraide et mise en scène, dans un contexte où la dignité des sinistrés semble parfois reléguée au second plan.

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