Mode
La styliste modéliste Grâce Cardot répond aux questions de Star241
Formée en communication digitale, la jeune Gabonaise, Grâce Cardot, se lance dans sa passion d’enfance : la mode. La Portugo-gabonaise établie en France fait son chemin progressif dans le milieu de la haute couture. De passage à Libreville, la jeune styliste démontre son talent. Des tenues de cérémonie, de ville, de soirée pour hommes et femmes garnissent les rayons des boutiques. Déjà admirée par la clientèle, elle a également séduit les Librevillois lors de son défilé, conquérant le public avec ses modèles exceptionnels. Grâce Cardot répond aux questions de la rédaction de Star241.
1- Qu’est-ce qui vous a amenée à la mode ?
Depuis toute petite, j’ai toujours voulu évoluer dans ce milieu. Même à l’adolescence, j’étais fan de Kimora Lee Simmons. J’ai commencé à être coquette, minutieuse et esthète très tôt, toujours à découper et assortir des petits tissus pour mes barbies. J’avais l’impression qu’elles étaient vivantes et grandes. Je les prenais soin comme si elles étaient humaines, évitant qu’elles ne se salissent ou ne se détériorent, et j’imaginais les tenues qu’elles porteraient ainsi que les looks qu’elles adopteraient. C’est donc la passion, l’imagination, le rêve, le plaisir de créer et de concevoir qui m’ont amenée à la mode.
2- Sur quoi reposent vos créations ?
Mes créations reposent sur le multiculturalisme, proposant ainsi des vêtements raffinés, gracieux et élégants avec des touches de mixité. J’aime utiliser des tissus de toutes les cultures, européennes, africaines, asiatiques, etc. Je suis très curieuse avec un grand sens de l’observation. Partout où je vais, j’observe et m’imprègne des cultures pour créer un brassage, un métissage de textiles dans mes créations.
3- À quels événements avez-vous participé en Afrique et dans le monde ?
Je dirais que j’ai assisté à plus d’événements de mode que j’y ai participé. Cependant, c’était en Europe et non en Afrique. En Europe, tu as la possibilité de vivre les défilés de mode d’une manière remarquable, comme si tu étais vraiment sur place, avec des mises en scène incroyables, même virtuellement. J’ai ainsi assisté à des Paris Fashion Week virtuelles et non physiques, car les prix ne sont pas abordables, l’entrée est onéreuse et ceux qui n’y paient pas sont généralement invités par les grandes maisons de couture, donc ce sont des grandes célébrités ou des personnalités de la mode. C’est compliqué et pas facile d’y accéder ainsi.
4- Qu’est-ce qui vous inspire dans vos créations ?
Ce qui m’inspire, c’est la noblesse, le raffinement et l’élégance des femmes de la mode européenne d’autrefois, notamment dans les années 50. J’aime m’inspirer de cette élégance simple.
5- Menez-vous d’autres activités en plus du stylisme ?
Oui, je suis également designer graphique, toujours dans le domaine de la conception et de la création, mais cette fois-ci dans le domaine numérique. Je viens de terminer ma formation en communication digitale à Paris. En plus de mon activité de stylisme, je dois bien sûr payer mes factures, subvenir convenablement à mes besoins et financer cette activité. Pour cela, il est nécessaire d’avoir quelque chose en parallèle, tout en restant dans le domaine artistique, car c’est ce que j’aime. L’activité de stylisme ne peut pas me suffire pour l’instant, car au début, il est impossible d’en vivre pleinement. Il est important d’avoir un second bagage pour survivre.
6- Souhaiteriez-vous que l’une de vos filles suive vos traces dans la mode ?
Non, je souhaiterais simplement qu’elle suive ses propres traces, ses rêves, sa passion. Ainsi, elle sera beaucoup plus épanouie. Peu importe si elle est dans la mode ou pas, l’essentiel est qu’elle se sente bien dans ce qu’elle fait et qu’elle vive pleinement sa passion. Il est essentiel de laisser les enfants se découvrir tôt pour éviter de les rendre plus tard frustrés et déprimés, les amenant à suivre des formations qui ne les intéressent pas, juste pour satisfaire les attentes parentales, puis à rater leurs années dans le stress et la dépression. Je sais de quoi je parle, car je l’ai vécu. Il est important de faire ce que l’on aime.
7- Quel est votre avis sur l’émancipation des femmes gabonaises ?
L’émancipation des femmes gabonaises est une bonne chose. Autrefois, les femmes étaient en retrait et n’étaient pas considérées dans la société. Elles ne pouvaient pas non plus vivre leur indépendance comme elles le souhaitaient, ne travaillaient pas et pensaient que leur rôle se limitait au foyer. Cependant, les femmes ont le droit d’entreprendre, de gagner leur vie, elles ne sont pas des esclaves, mais des femmes libres. Une femme peut très bien diriger un pays ; si elle peut gérer son foyer, pourquoi ne pourrait-elle pas gérer un pays ? Je pense même que les femmes ont la capacité d’organiser efficacement, de trouver des solutions. Les femmes ont une grande valeur sur terre. Le monde a besoin des femmes, alors pourquoi devraient-elles rester dans l’ombre ? Beaucoup d’entre elles sont indispensables et peuvent apporter une valeur ajoutée à la société.
8- Quels conseils donneriez-vous aux filles qui souhaitent se lancer dans la mode ?
Je leur conseille d’avoir confiance en elles, de ne pas se comparer aux autres, d’être audacieuses, d’aimer prendre des risques, d’essayer, de se lancer même si elles ne sont pas sûres que ce sera un succès. Je leur conseille également de se laisser guider librement par leur esprit créatif, d’accepter que l’on puisse créer quelque chose de parfait à partir de l’imperfection et de savoir improviser, car cela est important.
9- Quel est votre mot de la fin ?
Je vous remercie pour cet échange enrichissant. Ce fut un réel plaisir.
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