Musique
Tchibanga : polémique autour du concert de la libération, Kessy de Kifra L dénonce une organisation partiale

À quelques semaines du concert populaire de libération prévu à Tchibanga, chef-lieu de la Nyanga, les critiques commencent à pleuvoir. Ce mercredi 30 juillet, sur la plateforme « Dynamique culturelle », l’ancien leader du groupe Kifra L, Kessy, a vivement dénoncé les critères de sélection des artistes retenus pour l’événement, organisé par l’association Gabon Change, dirigée par Juste Parfait Moubamba alias Bung Pinz.
Selon l’artiste, cette manifestation – censée symboliser l’unité nationale après la transition – serait entachée par des exclusions injustifiées et une organisation floue. « Yo les amis, j’aimerais connaître le critère pour participer à ce concert, s’il vous plaît ! », a-t-il interpellé. Il s’insurge notamment contre l’absence d’informations précises sur l’affiche de l’événement, qu’il juge révélatrice d’une volonté de fonctionner « en vase clos ».
Clans et règlements de comptes sur fond de renouveau politique
Depuis l’arrivée de Brice Clotaire Oligui Nguema à la tête du pays, de nombreux artistes espéraient un renouveau dans la gestion de la culture. Mais pour Kessy, les vieilles habitudes persistent. Il évoque des exclusions déguisées, notamment à l’encontre de certains artistes supposés proches de l’ancien régime. « Certains sont écartés, malgré leur talent, juste pour leur passé politique. On entretient les clans et les divisions, alors qu’on nous parle de libération », a-t-il déclaré.
En réaction, le reggaeman Zaparo, également membre actif de Gabon Change, a tenté de se dissocier de l’organisation du spectacle. « Je suis juste un artiste invité comme les autres », a-t-il affirmé. Toutefois, dans le même souffle, il a reconnu avoir été victime d’exclusion sous l’ancien régime, insinuant que le traitement actuel des artistes relève en partie d’une revanche personnelle : « Pendant que Massassi [Max Samuel Oboumadjogo] était encore ministre, vous m’avez vu une seule fois sur scène ? Blakisté jusqu’à la moelle ».
Kessy interpelle le pouvoir et dénonce un double discours
Dans un long message, Kessy s’en est également pris à ceux qui, selon lui, reproduisent aujourd’hui les méthodes qu’ils critiquaient hier. « Est-ce que c’est le Président de la République qui vous envoie faire ça ? Je ne pense pas. Mais bon, on va vous regarder avec les yeux, comme on a regardé vos prédécesseurs », a-t-il lancé, visiblement agacé par ce qu’il considère comme de l’hypocrisie.
Pour lui, le terme même de « Concert de la libération » sonne faux dès lors que « les artistes sont toujours autant opprimés ». Et de conclure, amer : « C’est une honte quand je vois le comportement de ceux qui jadis critiquaient le système ».

You must be logged in to post a comment Login