Les ivoiriens KS Bloom et Morijah empochent des millions pour du playback devant les artistes gabonais faisant du live

L’église Restauration des familles a organisé durant quatre jours sa traditionnelle conférence Ephphata. Ce rendez-vous a été l’occasion d’aborder le thème “Ma famille doit remporter cette bataille“. Au terme de ces assises, les artistes venus d’ailleurs ont servi du playback pour empocher des millions de francs CFA devant des gabonais faisant du live, lors d’un concert le dimanche 12 novembre au Jardin Botanique de Libreville.

Alors que l’on a entamé le processus de restauration des institutions dans tous les secteurs d’activités y compris la musique, certains promoteurs de spectacles tardent plus ou moins à se débarrasser des vieilles habitudes. C’est malheureusement le constat fait lors d’un récent concert gospel où les artistes gabonais n’ont pas été traités à leur juste valeur.

Bien que relégués au second plan, ils ont tenu en haleine le public dans une salle qui a refusé du monde, le week-end écoulé. Aimée Frédéric pour ne citer que celle-là, s’est exprimée de la plus belle de manière : en live. La performance offert par cette musicienne a touché des nouveaux auditeurs et a transformé les spectateurs en fans. Ce qui est la chose la plus importante qu’un artiste puisse faire. Elle a communié fraternellement avec le public. Celui-ci ne s’est pas gêné pour l’accompagner en reprenant en chœur ses chansons.

En effet, son passage a été attrayant et interactif. Ce qui devait normalement être plus couteux, à la différence du playback proposé par les artistes venus d’ailleurs. Les ivoiriens KS Bloom, Morijah et la congolaise de la RDC Faveur Mokuku, têtes d’affiches, ont parcouru des milliers de kilomètres pour rallier Libreville. Accueillis avec tous les honneurs possibles, ces artistes vont monter sur scène à tour de rôle pour se prêter à l’exercice de la musique enregistrée au même titre que des débutants, tandis que le dispositif live y compris les musiciens étaient bien présents.

Des prestations scéniques qui ont causé des relents de regrets à une professionnelle de l’art musical Hitu Okeri Piebi, musicologue, enseignante de musique. “Chers promoteurs de spectacles, s’il vous plait quand vous organisez un concert prenez la peine de préciser sur votre affiche concert live parce que en fait, il y a des personnes comme moi qui ne se déplace pas pour le playback. Motivez nous parce que les personnes comme moi là on reste à la maison pour attendre ça sur YouTube” , a adressé l’artiste chanteuse aux promoteurs d’événements.

Paradoxalement, ces artistes gospels faisant du playback auraient bénéficié d’un traitement de faveur à hauteur de millions de francs CFA. Si l’auteur de la louange culte “Mon papa a beaucoup de noms” a exprimé toute sa reconnaissance au prophète congolais Philippe Mukoma Weto, initiateur de ce concert religieux, une fois encore, il faut reconnaitre que les artistes gabonais ont été lésés alors que ce sont eux qui ont procédé magistralement à offrir une grosse scène. Cependant les fidèles chrétiens ont eu à échanger sur les valeurs familiales en tenant compte des principes bibliques. C’est sur une note de satisfaction que les orateurs ont renvoyé les participants à la prochaine édition.